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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 18:44

 

 

1. Des spectres anthropophages

 

Dans les traditions populaires, les Lamies sont des spectres féminins d’une grande beauté, mais néanmoins démoniaques, qui hantent les cimetières pour y déterrer les cadavres et s’en repaître. On dit qu’elles n’en laissent que les os… Ainsi, dans son Polycraticus, Jean de Salisbury (env. 1115-1180) évoque des assemblées nocturnes présidée par Hérodiade, au cours desquelles des petits enfants sont exposés à la voracité des Lamies, celles-ci étant assimilées aux Stryges qui pénètrent la nuit dans les maisons où sont nourris de petits enfants (Chasses fantastiques et cohortes de la nuit, Lecouteux, p.17). Les Lamies sont parfois assimilées aux vampires et dans les langues sémitiques, le terme alouqa désigne aussi bien la sangsue que certaines créatures infernales que les Goules et les Lamies.

 

2. Visualisation.

 

Torquemada, confondant vraisemblablement les Lamies avec les Empuses, dit qu’elles sont dotées d’un visage de femme et de pieds de cheval. Dès 1400, des textes évoquent des Lamiae comme des démons ayant l’apparence de vieilles femmes qui, la nuit, courent la campagne pour enlever les enfants et les faire rôtir. A partir de la fin du 15e s., le terme de « Lamies » devient un terme générique servant à désigner les sorcières et ce, suite au traité d’Ulrich Molitor paru en 1489, De lamii et pythonis mulieribus. Pierre Le Loyer décrira quant à lui les Lamies comme des démons féminins issus du désert ayant des têtes de dragon à la place des pieds. Dion Chrysostome les assimile à des bêtes vivant en Libye, agiles et rapides, capables d’appâter les hommes grâce à leurs atouts féminins, ne pouvant parler et n’émettant que des sifflements de serpent ou de dragon, et qui, dès que leurs proies sont à portée de leurs mains crochues qu’elles gardent soigneusement cachées, s’en emparent, les piquent de la dent venimeuse qui est dans leur tête de dragon et les dévorent.

 

3. Une origine hellénique.

 

L’origine du nom des Lamies est à trouver dans la mythologie grecque. En effet, selon la légende, vivait autrefois en Phrygie une jeune femme nommée Lamia, fille du roi Belos et de Scylla. Lamia était d’une telle beauté qu’elle fut aimée de Zeus lui-même, ce qui ne manqua pas de provoquer la jalousie de l’épouse de ce dernier, Héra. Lamia s’unit à Zeus et lui donna plusieurs enfants qu’Héra massacra impitoyablement. Pour se venger, Lamia se changea en un être spectral et monstrueux –assimilé par certaines sources à un lycanthrope ou à un vampire- dévorant ou suçant le sang des nourrissons. Il est dit aussi que Lamia fendait les ventres des femmes enceintes pour dévorer leurs embryons. Héra la priva de sommeil, mais Zeus lui accorda le pouvoir d’enlever ou de mettre ses yeux à volonté. Un jeune homme nommé Alcyonée (qu’il convient de de ne pas confondre avec le Géant du même nom), fut un jour, choisi par le sort, pour être jeté en pâture à Lamia. Un autre jeune homme, nommé Eurybatos, s’offrit à être sacrifié à sa place. Parvenu devant l’antre de Lamia, Eurybatos réussit à la saisir et à lui fracasser le crâne. A la place où se trouvait Lamia jaillit une source qui prit le nom de Sybaris (on ne sait si cette Lamia était la même que la fille de Belos et Scylla ; peut-être s’agit-il là d’un autre monstre ou de l’utilisation du nom de Lamia de manière plus générale et générique). C’est de ce mythe de Lamia, dont le nom signifie « la gloutonne », que naquit la légende des Lamies, tout comme les Empuses naquirent du mythe d’Empusa. Certains assimilent aussi Lamia à Lilith et d’autres en font, comme nous l’avons vu, les compagnes d’Hérodiade lors des assemblées nocturnes de sorcières.

Eric TIMMERMANS.©

Bruxelles, le 22 février 2011.

 

Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Dictionnaire du Diable, Roland Villeneuve, Omnibus, 1998 / Dictionnaire du diable, des démons et sorciers, Pierre Ripert, Maxi-Poche Références, 2003 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Grand dictionnaire des mythes et des symboles, Nadia Julien, Marabout, 1997.

 

 

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 16:50

 

 

 

1. Une fortune aveugle.

 

De prime abord, connaissant le sens le plus courant qui est donné dans la langue française au terme forutne aujourd’hui, on s’attend à découvrir en Fortuna une déesse bien sympathique. Mais c’est là partir d’un postulat erroné, celui d’une fortune qui serait forcément bonne et se traduirait en de nombreuses pièces sonnantes et trébuchantes. Las, il n’en est rien, car le nom de la déesse Fortuna doit être interprété comme incarnant le deuxième sens de la fortune, celui du hasard et du destin aveugle. Assimilée à la déesse grecque Tuchê, Fortuna était particulièrement redoutée par les Romains. Déesse de la Chance aveugle et du Hasard, c’est une divinité versatile qui, selon son bon plaisir, offre aux mortels le meilleur ou le pire. Elle préside à tous les événements de l’existence et possède un pouvoir absolu sur les humains.

 

2. Attributs.

 

Comme divinité guidant les affaires du monde, elle compte parmi ses attributs un gouvernail ou la proue d’un navire. Parfois elle tient un sceptre ou encore une roue (la célèbre « roue de la Fortune »). Elle tient également une corne d’abondance. De fait, Fortuna est aussi sans doute une déesse de la Fertilité.

 

3. Une déesse aux noms multiples.

 

Les hommes l’invoquaient sous le nom de Fortuna virilis. Quant aux femmes, elles la vénéraient sous le nom de Fortuna muliebris, forme sous laquelle elle était également vénérée par les voyageurs et par toute personne engagée dans une entreprise risquée. On lui donne toutefois bien d’autres épithètes (Annonaria, Augusta, Equestris, Felix, Primegenia, Publica, Regina, Respiciens, Virgo…) correspondant aux particularités de son culte.

 

4. Sites et sanctuaires.

 

Ses plus célèbres sanctuaires sont Antium ou encore, Préneste (actuellement : Palestrina). C’est là que la déesse rendait ses oracles. Ce site fut mis à jour au lendemain de la seconde guerre mondiale. Sa plus ancienne partie (200 avant l’ère chrétienne), fut agrandie par Sylla qui en fit un imposant sanctuaire. A Rome, Fortuna était vénérée dans le temple du Forum boarium.

 

5. Visualisation.

 

Fortuna est représentée les yeux bandés et elle est aussi parfois dotée d’ailes. Aux Musées Royaux d’Art et d’Histoire (MRAH) de Bruxelles (site du Cinquantenaire), une statue originaire du vicus de Liberchies (tronçon de l’ancienne chaussée reliant Bavay à Tongre), une agglomération ravagée dans la deuxième moitié du 3e siècle, représente la déesse portant une longue robe. Elle porte aussi un voile qui couvre ses cheveux et est en partie rejeté sur le bras gauche. Dans la main droite, elle tient des fruits.

 

 

Eric TIMMERMANS.

Bruxelles, le 17 février 2011.

 

 

Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1998.

 

 

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 19:28

 

 

 

 

1. Des spectres malfaisants.

 

« Lémures » constitue l’appellation romaine de certains esprits des morts. De fait, chez les Romains, comme d’ailleurs chez les Etrusques, les Lémures étaient considérés comme des spectres malfaisants qui, surgissant de l’autre monde, venaient terroriser les vivants jusque dans leurs demeures. Ces âmes tourmentées revenaient sur terre certains jours, par attachement à leurs corps, leur enveloppe corporelle. Platon en parle dans son Phédon.

 

2. Les Lémuries.

 

Si, à Rome, l’on vénérait les bons esprits familiers, tels que les dieux Lares, on essayait également de se concilier les mauvais esprits, de les détourner, de les apaiser, voire de les mettre en fuite ou encore de racheter leurs âmes, par d’étranges cérémonies nommées Lemuria ou Lémuries. Cette fête se déroulait les neuvième, onzième et treizième jours du mois de mai. A cette occasion, le père de famille jetait aux Lémures des fèves noires, et l’on frappait durant toute la nuit sur des vases d’airain pour les effrayer. Pendant la fête de Lemuria, tous les temples étaient fermés et les mariages interdits. On remarquera la référence aux fèves parfois considérées de nos jours comme « sataniques ».

 

3. Les Lémures par Jünger.

 

Ernst Jünger évoque les Lémures dans son ouvrage allégorique « Sur les falaises de marbre » : « Des traces qui parsemaient aussi bien le sol autour des feux que l’intérieur de l’antre abject, et que je ne veux point décrire, donnaient à penser que les Lémures avaient célébré l’une de leurs effroyables fêtes, dont les lieux portaient encore le reflet. Nous autres hommes ne regardons de telles visions qu’en retenant notre souffle, et comme à travers une mince fente. » (p.149)

 

4. Larves, vampires ou « poltergeist » ?

 

4.1. Les Lémures sont souvent confondus avec les Larves, bien que les premiers soient considérés comme moins effrayants que les secondes, et également moins honorés que les Mânes.

4.2. Les Lémures sont aussi parfois assimilés à des vampires. En effet, les Lémures apparaissant sous forme de spectres ou d’animaux, furent confondus à tort par les occultistes avec les vampires.

4.3. Les Lémures sont également parfois assimilés aux « poltergeist » ou « esprits frappeurs ».

 

Eric TIMMERMANS.

Bruxelles, le 15 février 2011..

 

Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Dictionnaire des superstitions et des croyances populaires, Pierre Canavaggio, Jean Claude Simoën, 1977 / Dictionnaire du Diable, Roland Villeneuve, Omnibus, 1998 / Dictionnaire du diable, des démons et sorciers, Pierre Ripert, Maxi-Poche Références, 2003 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Sur les falaises de marbre, Ernst Jünger, L’imaginaire – Gallimard, 1999.

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 19:22

 

 

1. Les origines d’Asclépios.

 

Asclépios, auquel les Romains ont donné le nom d’Esculape, nous est connu comme étant le dieu grec de la Médecine. Toutefois, signalons que dans la littérature grecque ancienne, Asclépios apparaît non comme un dieu, mais comme un héros thessalien. De fait, l’histoire des origines de ce dieu est liée à la Thessalie. Asclépios, qui devait lui-même devenir le souverain de la ville thessalienne de Tricca, est le fils d’Apollon et de la nymphe Coronis, fille du roi de Thessalie Phlégyas. Coronis, toutefois, ne devait jamais connaître son fils. Un corbeau oraculaire chargé de surveiller la nymphe apprit à Apollon que celle-ci le trompait avec un mortel nommé Ischys l’Arcadien. Lorsqu’Apollon apprit la nouvelle, il maudit le corbeau pour ne pas avoir crevé les yeux d’Ischys. C’est, dit-on, du fait de cette malédiction que les corbeaux arborent depuis une couleur noire. Apollon tua Coronis de deux flèches et Zeus foudroya Ischys. Conformément à la tradition, le corps de Coronis fut placé sur un bûcher funéraire. Lorsqu’il commença à se consumer, Apollon, pris de remord, arracha Asclépios vivant du ventre de sa mère, puis le confia au centaure Chiron.

 

2. Asclépios, dieu de la Médecine.

 

C’est de Chiron qu’Asclépios apprit l’art de confectionner des remèdes à partir des simples récoltés. Sa maîtrise de l’art de la médecine fut bientôt telle que, non-seulement, il guérissait les malades, mais il parvenait également à ressusciter les morts, en particulier Glaucos, Tyndare et Hippolyte, et ce, grâce à un flacon contenant du sang de la Gorgone Méduse tuée par Persée, le flacon lui ayant été donné par Athéna. Ce sang, provenant de la veine droite de la Gorgone, pouvait effectivement ramener à la vie, alors que le sang provenant de sa veine gauche provoquait, quant à lui, une mort instantanée. Mais ce pouvoir détenu par Asclépios provoqua bientôt des problèmes graves. En effet, le dieu empêchait si bien les gens de trépasser, que le dieu des Enfers Hadès commença à s’impatienter, en constatant que son royaume des morts se dépeuplait, au point que l’équilibre naturel se trouvait menacé. Aussi Zeus dut-il intervenir : il foudroya Asclépios. Cet acte provoqua la fureur d’Apollon qui, pour venger la mort de son fils, massacra les Cyclopes qui fabriquaient la foudre, attribut de Zeus. Suite à cet acte vengeur, Zeus le condamna à un bref exil sur la terre.

 

3. Asclépios, le dieu au serpent.

 

Si Asclépios foudroyé disparut de la surface terrestre, il n’en vécut pas moins son immortalité divine, dans les cieux, sous la forme d’une constellation nommée le Serpentaire (=Celui qui tient le serpent). Le serpent, on le sait, appparaît comme le principal attribut du dieu grec de la médecine. La mue de ce reptile est, de fait, un symbole de régénération de la force vitale. C’est la raison pour laquelle on célébrait également, dans son sanctuaire, le culte des serpents.

Outre le serpent, on compte également parmi les attributs d’Asclépios, le bâton, le coq et la poule.

 

4. Les sanctuaires d’Asclépios.

 

De nombreux sanctuaires dédiés à Asclépios virent le jour, notamment à Epidaure (Epidavros), ville d’Argolide qui fut son principal sanctuaire et où le dieu rendait ses oracles. On y venait de toute la Grèce pour le consulter et nombreux étaient les malades et les infirmes qui venaient pour y demander leur guérison ou l’apaisement de leurs souffrances. Asclépios avait la réputation d’apparaître en songe à ceux qui lui demandaient son aide et qu’il leur rendait le sommeil durant leur sommeil. On y célébrait aussi les Epidauries, jeux donnés en l’honneur d’Asclépios. Outre Epidaure, on compte parmi les lieux de culte dédiés à Asclépios, l’île de Cos. C’est autour de ces deux grands centres que se développa la médécine grecque. Les temples dédiés à Asclépios, également nommés Asclépéions, étaient, en outre, annexés à des hôpitaux. Toutefois, en 293 avant l’ère chrétienne, la peste ravagea la ville d’Epidaure. Suite à ce funeste événement, le dieu fut amené à Rome où, sous le nom d’Esculape, il fut adoré sur l’île du Tibre, sous la forme du serpent symbolique.

 

5. La descendance d’Asclépios.

 

On dit que c’est sur l’île de Cos qu’Asclépios se maria avec Hepioné et que de cette union naquirent des enfants –les Asclépiades- qui devinrent les précieux auxiliaires du dieu, celui-ci leur ayant transmis ses dons. Parmi cette descendance, on compte trois fils nommés Machaon, Télésphoros et Podalirios. Tous trois assistèrent l’armée grecque devant Troie (selon Homère, dans l’Iliade). A la fin de la guerre de Troie, au cours de laquelle Machaon trouva la mort, Podalirios s’établit dans un ancien royaume de l’Asie mineure nommé Carie et situé, dit-on, entre la Lydie et l’Inde. Quant à Télésphoros, il est perçu comme le dieu de la Convalescence. Il est représenté doté d’un capuchon. Asclépios et Hépioné ont également eu quatre filles : Hygie (=la Santé, dont vient le mot français « hygiène »), Panacée (=Qui soigne tous les maux), Iaso et Aeglé. On a également nommé « Asclépiades » une confrérie sacerdotale qui officiait dans les temples d’Asclépios et se transmettaient les secrets de leur art médical de père en fils.

 

6. Visualisation.

 

Asclépios-Esculape est représenté sous les traits d’un homme d’âge mûr, barbu et bienveillant.

Eric TIMMERMANS©

Bruxelles, le 10 février 2011.

 

Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et latine, Odile Gandon, Livre de Poche, 1996 / Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1998.

 

 

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 19:13

 

 

1. Un démon succube.

 

Le nom d’Empuse (ou Empuze, Empusa, Empousa) signifie “Celle qui force”. Ne dit-on pas que ce spectre féminin, ce démon, s’unit la nuit aux hommes endormis dont elle aspire le sang jusqu’à ce que mort s’en suive ? L’Empuse apparaît au mois d’août et on la confond souvent avec le Démon de Midi qui fait perdre la tête aux moissonneurs. Elle est aussi parfois assimilée à un autre démon nommé Agathion. On rapproche également l’Empuse de Lilith ou encore des Lamies. Dans l’ancienne Russie, on disait que l’Empuse brisait les jambes des moissonneurs, mais elle s’attaque aussi, et même parfois de préférence, aux voyageurs. Cette créature infernale a effectivement la réputation de broyer les os de ceux qui refusent de se soumettre à sa volonté. On dit aussi qu’elle peut voiler le soleil. Le nom de l’Empuse apparaît dans la liste des principaux démons établie par l’Eglise au canon 7 du concile de Braga (560-563).

 

2 Visualisation.

 

L’Empuse est une variété de démon méridien de sexe féminin, dont le pied gauche, selon Suidas, se termine par un sabot d’âne ou un morceau d’airain. Mais elle change de forme à volonté, se présentant volontiers aux sceptiques sous les formes les plus atroces ou, au contraire, sous l’aspect d’une belle jeune fille.

 

3. Une origine hellénique.

 

Toutefois, il est possible de faire fuir l’Empuse en lui jetant simplement des injures au visage ou encore d’invoquer le nom de la déesse Hécate, sa mère. De fait, c’est dans la mythologie grecque qu’il faut trouver l’origine de cet horrible spectre. Le nom d’Empuse dérive de celui d’Empusa, fille d’Hécate. Dès l’origine, elle apparaît comme une créature avide de chair humaine. Ainsi, Appolonius de Tyane délivra un jeune homme athlétique de 25 ans nommé Menippos et originaire de Lycie, de la présence d’une Empuse qui l’attirait par de savantes caresses afin de le dévorer par la suite. Dans sa Vie d’Appolonius, Philostrate écrit que le spectre infernal « finit par reconnaître qu’elle était une empuse qui avait voulu gorger Menippos de plaisir pour se nourrir ensuite de son corps ; qu’elle avait coutume de se nourrir ainsi des corps des beaux jeunes hommes parce qu’ils ont le sang très pur… »

 

Eric TIMMERMANS.

Bruxelles, le 8 février 2011.

 

Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Dictionnaire du Diable, Roland Villeneuve, Omnibus, 1998 / Dictionnaire du diable, des démons et sorciers, Pierre Ripert, Maxi-Poche Références, 2003 / Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1998 / Le Prince de ce monde, Nahema-Nephtys et Anubis, Editions Savoir pour Être, 1993.

 

 

 

 

 

 

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 01:23

 

 

1. La naissance d’Athéna.

 

Avant Héra, Zeus eut une première épouse, Métis, déesse de la Ruse et de la Sagesse. Elle était sur le point d’accoucher d’Athéna (Athênê, en grec) lorsque Zeus apprit que l’enfant à naître représenterait assurément un danger pour son pouvoir. Aussi, le premier des dieux avala-t-il Métis et l’enfant à naître. Mais bientôt, il se mit à souffrir de violents maux de tête. Pour le délivrer, sur le conseil d’Hermès, Héphaïstos lui fendit le crâne d’un coup de hache. Athéna surgit alors de la blessure, casquée et armée de pied en cape. Une légende vraisemblablement plus ancienne présente toutefois les choses de manière différente. Cette version, qui remonterait aux premiers habitants de la Grèce, fait d’Athéna une ancienne déesse de l’Eclair et de l’Orage, née en Libye. Trois nymphes habillées de peaux de chèvre l’y découvrirent près du lac Tritonis et la nourrirent. C’est du nom du lac auprès duquel elle fut trouvée qu’Athéna tiendrait son nom de Tritogeneia (=Fille des Eaux). Enfin, une autre explication donnée par un mythe crétois, fait surgir la déesse d’un nuage fendu par Zeus, dans la région des « eaux supérieures » (=nuées).

 

2. Une déesse de la Guerre aux multiples fonctions.

 

Athéna, l’une des douze grandes divinités de l’Olympe, est surtout connue pour être une déesse de la Guerre dont elle incarne les aspects subtils et calculateurs, plutôt que la force brutale, rôle imparti au dieu de la Guerre, Arès. En tant que déesse de la Guerre, Athéna marche à la tête des armées (Athéna Promachos) et bénit les guerriers. On lui attribue également l’invention du char de combat (hippomobile). La Sagesse et l’Intelligence héritée de sa mère, Métis, en font également une patronne de tous les Arts (Athéna Ergané) et, notamment, des travaux de la forge et de tous les arts mécaniques. On la voit exceller dans les travaux d’aiguille, mais ne supportant aucune rivalité, elle transforma la malheureuse Arachné en araignée parce qu’elle s’était avérée plus habile fileuse qu’elle-même. En Béotie, on attribuait à la déesse l’invention de certains instruments de musique, dont la flûte. Athéna apparaît donc comme l’incarnation même de la civilisation hellénique, sous ses aspects les plus divers.On voit aussi en elle, une protectrice de la famille et du foyer. Elle veille sur la santé des hommes, rôle pour lequel on la connaît sous le nom d’Athéna Hygeia. C’est elle qui donna à Asclépios le sang de la Gorgone Méduse avec lequel le dieu put ressusciter les morts. Athéna est également une déesse de la Fertilité et de la Fécondité. A l’occasion de certaines fêtes qui lui étaient consacrées, on lui offrait des gâteaux en forme de phallus ou de serpent, symboles de fécondité.

3. Athéna, protectrice d’Athènes et de l’Attique.

 

On classe Athéna parmi les Poliades, nom générique qui désigne les dieux protecteurs d’une cité. Athéna est la déesse protectrice de l’Acropole d’Athènes, cœur de la cité. Au lendemain de sa victoire sur Poséidon en Attique, Athéna devint la protectrice de cet Etat, celle qui garantit partout l’équité et la juste application des lois. Au cours du conflit qui l’opposa à Poséidon, ce dernier frappa l’Acropole de son trident et en fit jaillir un splendide coursier ou, selon une autre version, un lac salé. Mais Athéna frappa le sol de sa lance et offrit ainsi aux habitants du pays, un olivier, symbole de paix et de richesse. C’est ainsi qu’Athéna fut choisie comme protectrice de l’Attique, de préférence à Poséidon. Deux statues d’Athéna, l’une d’Athéna Promachos et l’autre d’Athéna Lemnia, furent trouvées sur l’Acropole d’Athènes. Elles datent d’environ 447 avant l’ère chrétienne. La première statue n’existe plus et la seconde n’est connue que par une tête de la déesse, conservée à Bologne. La déesse se posera en protectrice des héros légendaires de la tradition hellénique : Achille, Persée (sur une métope archaïque de Sélinonte, datant du début du 6e siècle avant l’ère chrétienne, Athéna est représentée sur des reliefs comme la protectrice de Persée), Ménélas, Ulysse, Héraklès (sur une métope du temple de Zeus à Olympie, datant du 6e siècle avant l’ère chrétienne, Athéna est représentée comme soutien d’Héraklès), Bellérophon, Diomède… Athéna protègera aussi la plupart des chefs grecs, lors de la guerre de Troie, ayant été rendue furieuse par le « Jugement de Pâris » qui vit ce dernier choisir Aphrodite comme étant la plus belle des déesses, au détriment d’Athéna et d’Héra. Bien que protectrice de la ville d’Athènes à laquelle elle donna son nom, Athéna n’en fut pas moins vénérée en Béotie, dans l’île d’Eubée, en Thessalie, dans le Péloponnèse, dans les îles grecque, en Asie mineure et jusqu’à Troie elle-même.

 

4. Athéna dans l’Odyssée.

 

On retrouve Athéna dans la plupart des récits mythologiques grecs, ainsi, dans l’Odyssée. Athéna y apparaît tout particulièrement comme la protectrice d’Ulysse et de sa famille. Pour permettre à Ulysse d’entrer incognito dans son palais, où les prétendants assiégeaient Pénélope de leurs demandes pressantes, Athéna le changea en vieillard décrépi et revêtu de haillons. Mais le moment venu, elle lui rendit sa forme et sa force naturelles, et lui dit : « Fils de Laerte, écoute ! Ô rejeton des dieux, Ulysse aux mille ruses ! Il est temps de parler : ton fils doit tout savoir ; il vous faut combiner la mort des prétendants et prendre le chemin de la fameuse ville ; vous m’aurez avec vous ; je serai là, tout près, ne rêvant que bataille. » A ces mots, le touchant de sa baguette d’or, Athéna lui remit d’abord sur la poitrine sa robe et son écharpe tout fraîchement lavée, puis lui rendit sa belle allure et sa jeunesse : sa peau redevint brune et ses joues bien remplies ; sa barbe aux bleus reflets lui revint au menton ; le miracle achevé, Athéna disparut. » (Odyssée, chant XVI).

5. Les noms d’Athéna.

 

5.1. Agoraia : La « Conseillère des dieux ». Athéna reçut de sa mère, Métis, le sens de la sagesse et une noble raison. Elle sut s’imposer aux dieux qu’elle aida à vaincre les Géants lors de la Gigantomachie. Elle devint dès lors, une précieuse conseillère des dieux.

 

5.2. Boulaia : La « Médiatrice dans les conflits ».

 

5.3. Ergané : Patronne de tous les arts et, notamment, des travaux de la forge et des arts mécaniques.

 

5.4. Glaukopis : « Aux yeux pers », « Au regard de chouette ». Ce regard, selon Homère, permet à la déesse de voir au travers des ténèbres de la nuit et de l’ignorance.

 

5.5. Hippia : « La protectrice des chevaux ». On attribue l’invention de la bride à Athéna (ou à Poséidon).

 

5.6. Hygeia : « Santé ». Qui veille sur la santé des hommes.

 

5.7. Lemnia : Cette Athéna est la moins militaire des statues commandées par les colons de Lemnos à Phidias (avec la Promachos et la Parthénos). Elle symbolise la paix après la victoire.

 

5.8. Niképhora : La « Victorieuse ». Dans les représentations de la déesse sur des vases à figures noires datant d’environ 500 à 300 avant l’ère chrétienne, une place particulière est réservée à la distribution des prix, organisée à l’occasion des Panathénées : Athéna appraît dans une attitude combattive, entre deux colonnes ornées d’un coq et d’une Nikê (=Victoire). On célébrait également d’autres fêtes en l’honneur d’Athéna : Arrérophories, Skirophories.

 

5.9. Pallas : « Pucelle ». Le nom de Pallas est attribué à Athéna lui fut attribué en référence à un combat amical qui l’aurait opposé à l’une de ses compagnes de jeu portant ce nom. Au cours de cette joute, Athéna tua accidentellement Pallas. Selon une autre version, rapportée par Apollodore, Zeus détourna le coup fatal en interposant l’égide de la déesse. Dans cette version, Pallas apparaît comme la sœur d’Athéna et fut élevée par le dieu-fleuve Triton (ce qui renvoie au nom de Tritogeneia que l’on donne également à Athéna). Dans tous les cas, ce serait pour perpétuer le nom de Pallas qu’Athéna ajouta son nom au sien pour donner Pallas-Athéna. Suite à cet événement, la déesse fit sculpter le palladion (ou palladium), soit une statue dépourvue de pieds, haute de trois coudées et qui la représente revêtue de l’égide, portant une lance dans sa main droite et tenant dans sa main gauche, un fuseau et une quenouille. Nous l’avons vu, Athéna est également la patronne des travaux d’aiguille. Le palladion est devenu le talisman de la ville d’Athènes. Toutefois, selon une autre version, on retrouve le palladion à Troie, où elle était naturellement conservée dans le sanctuaire d’Athéna. C’est là qu’Ulysse et Diomède l’auraient dérobé pour le ramener en Grèce. Mais on dit aussi que le palladion serait resté à Troie jusqu’à l’invasion romaine. Ensuite, Enée l’ayant retrouvé dans les ruines du temple, le fit transporter en Italie. A noter encore que pour se protéger du mauvais sort, les marins plaçaient un palladium en bois dans une niche située à la proue de leur navire. Enfin, une autre tradition assimile Pallas à un Géant, père d’Athéna, qui aurait tenté d’abuser de sa fille. Mais Athéna le vainquit, l’écorcha vif et se revêtit de sa peau.

 

5.10. Parthénos : « Vierge ». Le nom de Parthénos est à mettre en rapport avec le sanctuaire principal de la déesse : le Parthénon d’Athènes. A noter qu’une statue d’Athéna Parthénos, datant d’environ 438 avant l’ère chrétienne, fut trouvée au Parthénon. Elle a hélas été détruite. Les Grecs considéraient la virginité d’Athéna comme le symbole de l’inviolabilité de leurs villes. Toutefois, selon certains mythes primitifs, la déesse aurait été abusée par Poséidon, de même que par Borée. Elle eut également une liaison avec Héphaïstos dont les fruits furent, toujours selon ces anciens mythes, Oychnos et Erychtonios. Athéna les éleva et ils devinrent les premiers rois légendaires d’Athènes. De cette union naquit également le Serpent, auquel la déesse accorda le pouvoir de ressusciter les morts à l’aide du sang de la Gorgone Méduse. Symboles de régénération, du fait du processus de mue qui les caractérise, les serpents étaient intégrés dans le culte d’Athéna. Ceci dit, parce qu’il avait attenté à sa virginité, Athéna fit chasser Héphaïstos de l’Olympe. Les atteintes au caractère virginal d’Athéna furent, par la suite, rejetées par les Grecs qui voyaient dans cet aspect de la déesse, comme nous l’avons vu, un symbole de l’inviolabilité de leurs villes. Les noms soulignant la virginité d’Athéna ne sont pas sans évoquer celui de Kanya Kumari (=la Demoiselle Vierge) que l’on applique à la déesse indienne Durgâ, une autre déesse guerrière.

 

5.11. Polias (« Lieutenante ») : Tous les quatre ans, la bourgeoisie grecque célébrait les Panathénées en l’honneur d’Athéna Polias. A cette occasion, les jeunes filles d’Athènes lui faisaient présent d’une tunique de femme nommée péplos. Ce vêtement était somptueusement brodé. Une immense procession se déroulait à travers la ville d’Athènes et constituait l’un des points forts de cette célébration. Elle cheminait jusqu’au Parthénon où l’on vêtait la déesse du péplos.

 

5.12. Promachos : « Qui combat au premier rang ».

 

5.13. Pronaia : Athéna, en tant qu’incernation de la civilisation hellénique sous ses différents aspects : Sagesse, Intelligence, Force guerrière, Modération des mœurs, Beauté.

 

5.14. Tritogeneia : « Fille des Eaux ». Ce nom aurait été donné à Athéna en référence au nom du lac Tritonis auprès duquel, selon une version de sa légende, elle aurait été trouvée. Ce nom, qui renvoie aussi au nom du dieu-fleuve Triton dans l’histoire d’Athéna et de Pallas, peut également s’expliquer par un mythe crétois qui fait surgir la déesse d’un nuage fendu par Zeus dans la région des « eaux supérieures » (=nuées).

 

6. Les attributs d’Athéna.

 

Parmi les attributs d’Athéna, on compte, outre la lance d’or, le casque, l’égide et le bouclier orné de la tête de Méduse, la chouette (ou le hibou ; vers 650 avant l’ère chrétienne, les pièces de monnaie de la ville d’Athènes furent frappées à l’effigie de la déesse : sur le revers figure la chouette ou le hibou), le coq et le serpent.

 

7. Athéna à Rome.

 

Les Romains identifièrent Athéna à Minerve. On compte plusieurs statues romaines d’Athéna : l’Athéna Albani, l’Athéna Farnèse et l’Athéna Velletri. On retrouve également l’image de la déesse sur des gemmes, dont la célèbre gemme d’Aspasios (époque d’Auguste).

 

8. Visualisation.

 

Athéna est représentée sous les traits d’une jeune femme guerrière, portant casque et cuirasse (l’égide, qui recouvre ses épaules et sa poitrine), armée d’une lance d’or et d’un bouclier (sur lequel figure la tête de la Gorgone Méduse). On la représente aussi assise sur un trône, portant l’égide et arborant le visage de la Gorgone Méduse ou coiffée d’un casque orné d’un sphinx et de deux griffons. A l’origine, toutefois, à l’instar de Cybèle, par exemple, Athéna était représentée par un aérolithe, avant d’être représentée par une statue que l’on disait également d’origine céleste.

 

Eric TIMMERMANS ©

Bruxelles, le 4 février 2011.

 

 

Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et latine, Odile Gandon, Livre de Poche Jeunesse, 1996 / Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1998 / L’Odyssée, Homère, traduit et présenté par Victor Bérard, Livre de Poche, 1984.

 

 

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 18:55

 

 

 

1. Les ombres des vivants.

 

Les Larves (Larvae, en latin) sont, dit-on, des principes vitaux inconscients qui flottent dans l’espace et cherchent à se manifester. Elles n’ont pas de vie propre mais imitent la vie de celui qui les évoque et possèdent l’enveloppe corporelle de ce dernier, elles sont ce que l’ombre est au corps. En outre, il est dit que si l’on blesse cette « ombre », cette apparence de forme qu’est la Larve, le corps réel de celui qui l’a engendrée peut lui-même être endommagé (ce qui évoque le double des Lycanthropes, notamment).

 

2. Les rejetons des « pollutions nocturnes ».

 

De source kabbalisitique, il apparaît que les Larves seraient nées des « amours solitaires » d’Adam, de ses « rêves impurs » qui le tourmentaient alors qu’il rêvait à la femme que Dieu ne lui avait pas encore donnée. Voilà pourquoi il est dit que les Larves sont issues de ce que l’on nomme communément la Gonorrée d’Adam. Selon Paracelse, de manière plus générale, les Larves naitraient du sang perdu régulièrement (menstrues) ou pendant le sommeil (pertes séminales), par les célibataires des deux sexes. Il est d’ailleurs dit que les Larves sont attirées par les « pollutions nocturnes » et l’onanisme, et qu’elles cherchent à se fixer dans le sperme.

Par certains aspects, les Larves rejoignent ainsi les succubes, incubes et vampires, d’autant qu’elles ont la réputation d’attirer à elles la chaleur vitale des personnes bien portantes et qu’elles épuisent rapidement celles qui sont faibles, ce qui rejoint l’épuisement sexuel provoqué par les démons incubes et succubes, de même que l’aspiration du « souffle vital », du sang ou encore de la matière cervicale par les vampires.

 

3. Les âmes errantes et malfaisantes de l’ancienne Rome.

 

A Rome, l’on prétendait que les Larves sont les âmes des méchants qui errent de par le monde pour épouvanter les vivants. Les Larves sont parfois confondues avec les Lémures, des esprits des morts qui n’ont pas reçu de sépulture ou qui ont commis des crimes inexpiables durant leur vie terrestre. Les Larves apportent sur la terre, peur et perdition et sont, dans la tradition romaine, le juste opposé des bienveillants dieux Lares. Elles apparaissent sous l’aspect de spectres ou de squelettes.

 

4. A savoir également.

 

4.1. Les Larves, dit-on, apportent les terreurs nocturnes, les angoisses et de nombreuses maladies, telle que l’épilepsie.

 

4.2. Les Larves passent aussi pour rendre fous ceux auxquels elles se collent.

 

4.2. On se protège des Larves en brandissant des pointes (clous, poignards, épées…) ou encore, en brûlant des parfums à base de camphre, de jusquiame, de mandragore et de pavot.

 

4.3. Les Larves n’apparaissent jamais en présence d’une personne susceptible de dévoiler le mystère de leur naissance monstrueuse.

 

4.4. Satan est, dit-on, lui-même le Prince des Larves. Celles-ci se mettent au service des sorciers et des envoûteurs pour tourmenter les vivants, ce pourquoi elles s’emparent de débris d’ongles, de poils et de cheveux de leurs victimes.

 

Eric TIMMERMANS.©

Bruxelles, le 1er février 2011.

 

 

Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Dictionnaire du Diable, Roland Villeneuve, Omnibus, 1998 / Dictionnaire du diable, des démons et sorciers, Pierre Ripert, Maxi-Poché Références, 2003 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Le Prince de ce monde, Nahema-Nephtys et Anubis, Editions Savoir pour Être, 1993.

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 21:28

 

 

 

1. Balor, un voyant cyclopéen.

 

Balor, de son nom complet Balar Balcbhéimneach, est un personnage mystérieux qui appartient au peuple mythique et démoniaque des Fomoires (ou Fomorés) dont il est par ailleurs le roi. Ainsi est-il aussi nommé le « roi des îles », celles-ci constituant une allégorie de l’autre monde. Divinité cyclopéenne dont l’œil unique flamboie et peut foudroyer ceux qu’il regarde, Balor, est un voyant, tout comme, notamment, le dieu nordique Odin, également borgne, ce qui correspond à l’état dit de « mutilation qualifiante ».

 

2. La conception de Lugh ou Balor contre Cian.

 

Balor, père d’Eithné Imdhearg est, par ce lien, le grand-père de Lugh, de Tuirn et de Muirn. Mais une prophétie apprit à Balor qu’il serait tué par le fils de sa fille, soit Lugh, fils d’Eithné. On reconnaîtra notamment ce mythe dans l’histoire de Krishna et de son oncle Kamsa, à qui une prophétie avait également révélé qu’il serait tué par le huitième fils de sa sœur, en l’occurrence, Krishna. Pour conjurer le sort, Balor tiendra sa fille Eithné recluse, hors de tout contact masculin. Il faudra une intervention divine pour qu’un héros, Cian, parvienne jusqu’à elle pour la séduire et la mettre enceinte du futur Lugh, par la main duquel Balor sera effectivement tué.

 

3. Deuxième bataille de Mag Tured : Balor contre Lugh.

 

Au cours de la seconde bataille de Mag Tured (ou Magh Tuired), Balor s’opposera à son petit-fils Lugh. Il soutiendra Bress dans sa guerre contre les Tuatha dé Danann, ennemis des Fomoires et entrera ainsi en conflit avec Lugh qui a rejoint le camp des Tuatha auquel il appartient par son père, Cian. Cette bataille se terminera par un combat singulier entre Balor et Lugh. Au cours de ce combat, Lugh parviendra, à l’aide d’une fronde, à extraire de son orbite l’œil unique de Balor avant de le tuer et de donner ainsi la victoire au clan paternel des Tuatha dé Danann : alors que Balor demande qu’on lui soulève la paupière pour qu’il puisse foudroyer Lugh, ce dernier parvient à le frapper à l’aide de sa fronde ; en tombant de son orbite, l’œil de Balor décime les rangs des Fomoires.

 

4. A savoir également.

 

4.1. L’équivalent gallois de Balor est Yspaddaden Penkawr, qui apparaît dans le roman arthurien de Kullwch et Olwen.

 

4.2. On compare parfois Balor aux Cyclopes de la tradition hellénique.

 

 

Eric TIMMERMANS.©

Bruxelles, le 27 janvier 2011.

 

 

Sources : Essai de dictionnaire des dieux, héros, mythes et légendes celtes, Fascicule 1, Claude Sterckx, 1998 / L’épopée celtique d’Irlande, Jean Markale, Petite Bibliothèque Payot, 1971 / Nouveau dictionnaire de mythologie celtique, Jean Markale, Pygmalion, 1999.

 

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 21:16

 

 

1. La naissance d’Artémis.

 

Léto, poursuivie par la jalousie d’Héra, trouva refuge dans l’île d’Ortygie, l’île aux Cailles, la future Délos. C’est là qu’elle accoucha d’Artémis et et d’Apollon, qu’elle eut de son union avec Zeus. Neuf jours après sa naissance, Artémis aida sa mère à accoucher d’Apollon. Artémis et Apollon apparaissent ensemble dans nombre d’histoires. Artémis est une déesse chasseresse.

 

2. Artémis, déesse lunaire.

 

Si Apollon est associé au Soleil, Artémis, elle, se voit associée à la Lune. L’un comme l’autre sont des divinités de la Lumière, Artémis symbolisant sous le nom de Phoibé (=Brillante), la lumière de la Lune. Ceci explique la présence d’un croissant de lune dans les cheveux de la déesse : sur une médaille de Pagé, Artémis est représentée sous les traits d’une déesse de la Lune, portant un croissant lunaire dans les cheveux et tenant un flambeau à la main. Avec Hécate et Séléné, Artémis est un des trois aspects de la triple déesse de la Lune.

3. Artémis, une déesse redoutable.

 

3.1. Il est dit qu’Oreste aurait rapporté en Italie, à Némi, l’Artémis de Tauride, qui apparaît comme une déesse terrible, montée sur un char tiré par deux chevaux. On la représente portant un flambeau à la main et le front surmonté d’un croissant lunaire. On lui sacrifiait vraisemblablement des étrangers, Oreste n’ayant échappé à cette terrible coutume que grâce à sa sœur, Iphigénie. Artémis qui, à l’instar de son frère Apollon, prit le parti des Troyens contre les Grecs, est particulièrement jalouse de ses talents de chasseresse. C’est pourquoi la déesse obligera le roi Agamemnon, qui s’était vanté d’être capable de la surpasser au tir à l’arc, à lui sacrifier sa fille, Iphigénie (qui prendra ainsi la place d’Oreste).

 

3.2. Actéon commettra la même erreur qu’Agamemnon (à moins qu’il ne surprit la déesse se baignant dans un torrent, selon les versions) et se vit pour cette raison transformé en cerf : ne le reconnaissant plus, ses chiens le dévorèrent. On peut voir Artémis et Actéon représentés sur plusieurs fresques.

 

3.3. A Sparte, comme en Tauride, Artémis revêtait un aspect redoutable. Elle y était connue sous le nom d’Artémis Orthia et se révélait plus prompte au châtiment qu’à la bienfaisance. On dit que, jadis, dans cette même ville, on lui offrait des sacrifices humains.

 

3.4. Très susceptible, Artémis crible de ses flèches quiconque lui manque de respect ou insulte sa mère, Léto.

 

3.5. Pour avoir refusé de sculpter une statue d’Artémis, Brotéas, fils de Tantale, perdit la raison et s’immola par le feu.

 

3.6. Le jour de ses noces, Admète négligea également de sacrifier à Artémis. En compagnie de son épouse Alceste, il rejoignit le lit nuptial où les deux jeunes mariés eurent le grand déplaisir de trouver des serpents, signes d’une mort prochaine. Seule l’intervention d’Apollon auprès de sa sœur leur permit d’échapper à une mort certaine.

 

3.7. Le roi Calydon qui avait omis d’offrir les premiers fruits de sa récolte à la déesse, vit ses terres d’Oené ravagées par un sanglier envoyé par Artémis.

 

3.8. De manière générale, Artémis porte la responsabilité des morts soudaines. Ses flèches sont toujours précises, rapides et mortelles, ce qui n’est pas sans rappeler la déesse égyptienne Sekhmet (de même qu’Apollon lui-même).

 

3.9. Artémis et Apollon tuèrent les enfants de Niobé parce que celle-ci, trop fière de ses quatorze enfants, avait eu l’imprudence de déclarer sa fertilité supérieure à celle de Léto, mère d’Artémis et Apollon.

 

3.10. Pour s’être vantée d’avoir été aimée de deux dieux, Poséidon et Apollon, Chioné fut tuée d’une flèche par Artémis.

 

4. Le cortège de la Chaste Artémis.

 

Accompagnée des Nymphes, des Charités et des Muses, Artémis parcourt les monts et les forêts d’Arcadie et de Laconie. Elle est connue dans ce rôle sous le nom d’Artémis Hymnea, déesse de la Musique. La déesse exige de ses suivantes une chasteté absolue : lorsqu’elle apprit que la nymphe Callisto s’était laissé séduire par Zeus, la déesse la changea en ourse. Celle-ci faillit bien se faire massacrer, mais Zeus la changea prestement en constellation.

 

5. Artémis et Hippolyte.

 

Pour plaire à la déesse, Hippolyte se consacra à elle et fit vœu de chasteté. Aphrodite, la déesse de l’Amour, en fut tellement mécontente qu’elle inspira à Phèdre un amour passionné pour Hippolyte, son beau-fils. Comme ce dernier ne cessait de repousser ses avances, Phèdre alla le calomnier auprès de Thésée, époux de Phèdre et père d’Hippolyte. Thésée chassa son fils et demanda à Poséidon de le punir sévèrement. Le dieu expédia un monstre marin qui effraya les chevaux d’Hippolyte. Les pauvres bêtes, prises de paniques, piétinèrent et massacrèrent leur maître. L’esprit d’Hippolyte descendit alors au Tartare, mais, à la demande d’Artémis, Asclépios le rendit à la vie. Furieuses de l’injure qui leur avait ainsi été faite, les Parques, « fileuses de la Destinée », demandèrent à Zeus de foudroyer Hippolyte. Pour le sauver du divin courroux, Artémis l’emmena, dissimulé dans un nuage, dans son bois sacré. Là, Hippolyte, auquel Artémis conféra l’immortalité, épousa la nymphe Egérie. On dit qu’Hippolyte vit encore dans une chênaie située près du lac d’Aricie. On dit aussi qu’Artémis emmena Hippolyte en Italie où il prit le nom de Virbius et où il se consacra entièrement au culte de Diane, l’Artémis romaine.

 

6. Artémis et Orion.

 

Le géant Orion commit un jour l’imprudence de tenter de séduire Artémis. Il était très beau et Artémis ne dédaignait pas sa compagnie. Fou d’amour, Orion tenta de séduire la déesse au cours d’une chasse dans l’île de Chios. C’est alors qu’Artémis fit jaillir du sol un scorpion noir qui piqua Orion au talon. Pour remercier le scorpion de l’avoir défendue, Artémis le changea en constellation : c’est là l’origine du Scorpion du Zodiaque. Mais, regrettant sa sévérité à l’égard d’Orion, Artémis le transporta également dans les cieux où il devint la constellation d’Orion. Mais une autre version de cette histoire rapporte que ce n’est pas Artémis, mais Apollon qui provoqua la mort d’Orion. Voulant préserver la chasteté de sa sœur jumelle, Apollon défia Artémis au tir à l’arc et désigna pour cible un objet qui semblait flotter à la surface de la mer. Or, ledit objet n’était autre que la tête d’Orion nageant loin des côtes.

 

7. A savoir également.

 

7.1. Si elle peut se montrer redoutable, Artémis n’en n’est pas moins également une divinité bienfaisante. Ainsi guérit-elle les malades et les blessés, et protège-t-elle les troupeaux. Artémis apparaît donc comme une maîtresse de la Vie et de la Mort, protégeant la Vie d’une part, mais n’hésitant pas, d’autre part, à donner la Mort à ceux qui lui manquent de respect.

 

7.2. Il semble que sa fonction la plus ancienne l’identifie à une maîtresse des animaux des bois, ce qui en fait, probablement, une déesse d’origine pré-hellénique. Dans l’art archaïque, elle est d’ailleurs représentée sous les traits d’une reine des animaux. On la voit entourée d’animaux sur un alabalaston corinthien de Délos datant du 7ème siècle avant l’ère chrétienne.

 

7.3. Tout comme Apollon a donné son nom scientifique à la jusquiame (=apollinaris) Artémis a donné le sien à une plante médicinale : l’armoise (=artémisia).

 

7.4. L’Artémis d’Ephèse rappelle, par certains aspects, la déesse Cybèle. Elle apparaît comme une déesse de la Fertilité et, à l’inverse de la chaste Artémis classique, se livre sans retenue à l’acte sexuel et se pose en déesse nourricière. Ainsi crût-on reconnaître sur sa poitrine, de nombreuses mamelles nourricières, avant de s’aperçevoir qu’il devait plutôt s’agir de testicules de taureau, ce qui n’est pas sans rappeler les sacrifices de taureaux ou tauroboles, pratiqués en l’honneur de Cybèle.

 

7.5. Il semble qu’un certain nombre de déesses orientales, outre les Artémis de Tauride et d’Ephèse, aient fusionné pour composer le mythe d’Artémis : çitons la Bandis des Thraces, l’Anaïtis des Perses et des Lydiens, l’Artémis Bruronia, de même que la Dyctrynna des Crétois, cette dernière étant, en outre, une protectrice des marins et des pêcheurs.

 

7.6. Insensible à l’amour, Artémis est considérée comme la protectrice des femmes en mal d’enfants, mais également comme une divinité défendant la chasteté, en commençant par la sienne !

 

7.8. Un temple dédié à Artémis s’élevait jadis à Carya, en Laconie. Il aurait été élevé par la fille de Dio, roi de Laconie, également nommée Carya. Elle fut, dit-on, aimée de Dionysos et changée en noyer. On célébrait en son honneur les caryatides, fêtes au cours desquelles de jeunes vierges dénudées exécutaient des danses apprises de Pollux. On dit que c’est lorsqu’il vit danser Hellène en caryatide, que Pâris tomba amoureux d’elle.

 

7.9. Les Phocéens, fondateurs de la ville de Marseille, firent d’Artémis la protectrice de cette ville.

 

8. Les attributs d’Artémis.

 

Les principaux attributs d’Artémis sont, sans conteste, l’arc, les flèches et le carquois. Dès sa naissance, la déesse reçut de son père, Zeus, un arc en or et des flèches confectionnés par Héphaïstos. Ainsi surnomme-t-on Artémis, la « Jeune Fille à l’Arc d’Or » (ou d’Argent). Sur un vase de Milo datant du 7ème siècle avant l’ère chrétienne, Artémis est représentée armée d’un arc et d’un carquois, et tenant dans la main droite les bois d’un cerf. Ce vase est conservé à Athènes. Zeus avait changé Léto, la mère d’Artémis, en caille. C’est la raison pour laquelle cet oiseau figure parmi les attributs d’Artémis. Le chien, la biche, la chèvre, le taureau et la tortue figurent également parmi les attributs de la déesse.

 

9. Artémis-Diane à Rome.

 

On attribue parfois l’introduction du culte d’Artémis-Diane en Italie, au roi légendaire Servius Tullius. Dans ce contexte, Diane, déesse de la Lumière, acquit les attributs de la déesse chasseresse hellénique.

 

10. Visualisation.

 

10.1. Artémis est représentée vêtue d’une tunique courte, chaussée de sandales, portant dans son dos un carquois rempli de flèches, ses cheveux retenus par un bandeau. Elle est souvent accompagnée d’un cerf ou d’une biche.

 

10.2. A Pompéi, une statue d’Artémis la représente vêtue d’une longue tunique ionienne. Il s’agit là d’une copie d’un original grec du 5e siècle avant l’ère chrétienne.

 

10.3. Au Louvre est conservé l’Artémis de Gabies qui montre la déesse représentée en pied, dans une attitude pleine de grâce, une main sur l’épaule et occupée à détacher sa chlamyde de chasse.

 

Eric TIMMERMANS.©

Bruxelles, le 25 janvier 2011.

 

 

Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et latine, Odile Gandon, Livre de Poche Jeunesse, 2000 / Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1998.

 

 

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 17:07

 

 

 

 

 

 

1. Arduinna, l’ourse des Ardennes.

 

Arduinna est une déesse-ourse (ou une « déesse à l’ours » de Gaule). On relève dans son nom le radical ard ou art qui désigne l’ours en gaulois (on retrouve, par exemple, ce radical dans le nom d’Arthur). Son nom signifie probablement « éminente », ce qui est également un des noms de la déesse irlandaise Brighid. Ainsi trouve-t-on dans la tradition celtique d’Irlande, une déesse Airdean (=éminente), fille de Fliodhais et sœur de Béchuille, Bétéide et Dianann. Cette éventuelle parenté entre Arduinna et Brighid permettrait, en outre, d’expliquer la remarquable diffusion du culte de sainte Brigitte de Kildare en Wallonie (Belgique méridionale), cette sainte chrétienne n’étant jamais que la christianisation de la déesse Brighid. Ajoutons que les Ardennes, une région boisée qui s’étend du sud de la Belgique au nord-est de la France, tirent vraisemblablement leur nom de celui d’Arduinna : « Arduenna, forêt. Ancien nom, probablement celtique, du massif des Ardennes. » (Kruta). On établit également une analogie entre Arduinna et Brigindona.

 

2. Arduinna confondue.

 

On a parfois confondu Arduinna avec la Diane romaine, non sans raison, même si dans certains cas cette analogie n’a pas lieu d’être. Ainsi existe-t-il une statue de bronze de Diane chavauchant un sanglier qui, contrairement à ce qui est souvent affirmé, ne représente nullement Arduinna. Cette confusion résulte d’une étiquette aposée par le propriétaire de la pièce et la désignant comme étant une représentation d’Arduinna. Ledit propriétaire en fit ensuite don au Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye (C. Sterckx)

 

Dans le même registre, la représentation d’Arduinna en tant que déesse Diane associée au dieu celtique Camulos, est une reconstitution fantaisiste d’un document où figurent en fait Saturne et Mars (C. Sterckx). En effet, une inscription trouvée à Rome au-dessus d’un bas-relief, çite Camulos parmi les divinités qui sont honorées dont, prétendument, Arduinna (ae) (Brasseur).

 

 

Eric TIMMERMANS©

Bruxelles, le 20 janvier 2011.

 

 

Sources : Les Celtes – Histoire et dictionnaire, Venceslas Kruta, Robert Laffont, 2000 / Les Celtes – Les dieux oubliés, Marcel Brasseur, Terre de Brume Editions, 1996 / Essai de dictionnaire des dieux, héros, mythes et légendes celtes, fascicule 1, Claude Sterckx, 1998 / Nouveau dictionnaire de mythologie celtique, Jean Markale, Pygmalion, 1999.

 

 

 

 

 

 

 

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