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LES ENFANTS DE CALATIN

 

 

 

 

 

Dans le récit irlandais de la Razzia des vaches de Cooley (ou Tain Bô Cualngé), un redoutable guerrier et magicien nommé Calatin, accompagné par ses vingt-sept fils, attaqua le grand héros d’Ulster Cûchulainn. Ce dernier se trouva dans une situation des plus délicates, car Calatin et ses fils avaient la réputation de combattre avec des armes empoisonnées et de ne jamais manquer leur cible. Toutefois, grâce à l’aide que lui apporta Fiacha, un des exilés d’Ulster, Cûchulainn trouva la force de massacrer tous ses adversaires. Ce que le héros ignorait, c’est que l’épouse de Calatin était sur le point de donner le jour à trois fils et trois filles.

 

La reine Medb de Connaught (=Conemara), dont la province était rivale de celle d’Ulster, éleva les enfants de Calatin dans la haine de Cûchulainn. Dans le récit de la Mort de Cûchulainn, il est dit que dans le but de leur enseigner la magie, Medb expédia les enfants de Calatin, en Ecosse, chez les Saxons, à Babylone et même jusqu’aux Enfers, où le forgeron Bhalcan leur fabriqua des armes. C’est ainsi que les six enfants de Calatin devinrent des sorciers et des sorcières muets et borgnes, « mutilations qualifiantes », qui, paradoxalement, devaient leur assurer une puissance magique accrue et le don de voyance.

 

Lorsqu’ils revinrent à Cruachan, chez Medb, celle-ci fit marcher son armée sur l’Ulster et envoya les enfants de Calatin à Emain Macha, capitale de l’Ulster, où se trouvait Cûchulainn. Ce sont les trois sœurs, sorcières de l’aspect le plus vil, qui, finalement, parvinrent à vaincre le héros ulate.

 

Elles suscitèrent contre Cûchulainn une bataille d’arbres fantastiques, mais sans succès. Elles le trompèrent ensuite pour le convaincre de prendre la route afin d’affronter les troupes de Medb. C’est sur la route de Tara, capitale royale de l’Irlande ancienne, que Cûchulainn fit finalement la rencontre funeste des trois filles de Calatin qui, à l’aide de poisons et de venins, préparaient un chien de lait sur des broches en sorbier dont le bois est réputé posséder d’importantes vertus magiques.

 

Or, Cûchulainn était tenu par deux règles qu’il ne pouvait en aucun cas transgresser : il ne pouvait refuser l’invitation à un repas et ne pouvait manger du chien -son nom signifie le « Chien de Culann », vu qu’après avoir tué le chien du forgeron Culann, le petit Setanta se vit dans l’obligation de le remplacer jusqu’à ce qu’il en ait élevé un autre, c’est pourquoi on lui donna le nom de « Cû (chien)-Culann (de Culann) » ; cette relation personnelle avec cet animal lui interdisait donc d’en manger- voilà donc Cûchulainn piégé.

 

A peine effleura-t-il la viande du chien que sa main se déssècha (dans une autre version, l’une des sorcières lança la broche contre le héros et le poison lui enleva la moitié de sa force).

 

Affaibli, Cûchulainn devint un gibier que ses nombreux ennemis traquèrent jusqu’à ce qu’ils parviennent à le tuer. Ce fut l’halali. Toutefois, avant de mourir, Cûchulain trouva la force de tuer les trois filles de Calatin.

 

 

Eric TIMMERMANS.

Bruxelles, le 2 décembre 2010.

 

Sources : L’épopée celtique d’Irlande, Jean Markale, Petite bibliothèque Payot, 1973 (p.102, 132-134).

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E
<br /> Ce coeur entrelacé, cet enlacement statufié, dont j'avais remarqué l'absence de rapport avec le sujet traité ;-) , cet absentéisme de près de 2 semaines...est-ce que par hasard...mais oui, cela se<br /> pourrait bien... ;-))<br /> <br /> <br />
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