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LES CABIRES : LES PUISSANTS PROTECTEURS

 

 

 

 

 

1. Les Cabires, conducteurs du Sabbat ?

 

En 1846, labbé Migne écrit que les Cabires sont des démons et quautrefois ils présidaient à une sorte de Sabbat. On appelait ces orgies, « fête des Cabires » et elles ne se célébraient que la nuit. Linitié devait subir des épreuves effrayantes puis était ceint dune ceinture de pourpre et couronné de branches dolivier, suite à quoi on le faisait asseoir sur un trône illuminé, pour représenter le maître du Sabbat. Pendant ce temps, on exécutait autour de lui des danses plus ou moins « infâmes »...

 

2. Les Cabires, des divinités protectrices d’origine orientale.

 

Les Cabires sont, comme souvent, danciennes divinités païennes démonisées par le christianisme. Ce sont d’antiques divinités célestes, terrestres, maritimes ou infernales, vraisemblablement d’origine orientale. On suppose que les Cabires furent d’abord des génies de la Fertilité, avant de devenir des divinités protectrices. Ils étaient adorés en Egypte, où un temple leur était consacré à Memphis, de même qu’en Phénicie et en Asie mineure, où l’on prétendait qu’ils étaient au nombre de huit et qu’ils protégeaient tout particulièrement les navigateurs.

 

3. Les Cabires en Grèce.

 

En Grèce, où leur nom signifiait « Qui brûlent », on les disait fils de Zeus et de Calliope, Léda, Electre ou encore Perséphone. Mais la tradition la plus commune leur donne pour père Héphaïstos. Celui-ci leur aurait accordé des pouvoirs étendus sur les métaux et, dune manière plus générale, sur lélaboration des techniques de la métallurgie. Les Cabires étaient des divinités du feu très honorées à Lemnos, Imbros, Samothrace, en Béotie et à Thèbes au temps des Pélasges. Ils étaient invoqués pour veiller à la prospérité des champs et pour protéger les marins du naufrage. Certains les identifièrent aux grands dieux (Déméter, Hermès, Hadès, Perséphone, les Dioscures, voire Zeus lui-même), mais dautres ne virent en eux que des divinités inférieures (assimilées aux Titans, Corybantes, Curètes, Dactyles) symbolisant les forces souterraines de la Nature où se trouvent les métaux quils travaillent. Les Cabires avaient pour filles ou sœurs les Cabirides et on les célébrait à loccasion d’une fête du même nom qui durait neuf jours. Leur culte comportait des mystères pratiqués jusquen Etrurie, auxquels les aèdes de lAntiquité étaient initiés : Cadmos, Orphée, Philippe (le père dAlexandre) Certains considéraient les Cabires comme les prêtres de Déméter et de Perséphone qui sauvaient les marins lors des naufrages. Les Cabires, dont le culte remonte en Grèce à des temps archaïques, nen demeurent pas moins mystérieux. On ignore en effet tout de leurs caractères, de leurs origines et de leur nature.

 

4. Les Cabires à Rome.

 

A Rome, on adopta le culte des Cabires sans leur donner de nom, par superstition, leur accordant seulement la dénomination de dieux puissants –les Puissants- et en les associant à la triade formée par Jupiter, Minerve et Mercure. Les Romains ont vénéré les Cabires jusquau temps de Cicéron. Ils furent notamment identifiés aux Pénates.

 

5. Visualisation.

 

5.1. Une médaille de Trajan représente un Cabire coiffé dun bonnet pointu, tenant dans une main une branche de cyprès, emblème du monde de lau-delà.

 

5.2. Une monnaie de Thessalie montre un Cabire portant un manteau.

 

 

Eric TIMMERMANS

Bruxelles, le 20 juillet 2010.

 

 

Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Dictionnaire du Diable, Roland Villeneuve, Omnibus, 1998 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1998.

 

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