1. Janus, roi du Latium.
Janus est l’un des plus grands dieux du panthéon romain. Il possède même une certaine prééminence sur Jupiter. On dit de Janus qu’il serait arrivé dans la Péninsule italique avec une flotte et qu’il se serait établi dans le Latium, où il aurait bâti la forteresse du Janicule. Il aurait alors régné sur le Latium et accueilli Saturne chassé des cieux. Pour remercier son bienfaiteur, Saturne aurait transmis à Janus le don de la « double science », à savoir la connaissance du passé et de l’avenir.
2. Janus Bifrons.
Voilà pourquoi Janus est généralement représenté avec deux visages tournés en sens contraires. Dans un premier temps, Janus fut représenté avec un visage barbu et un autre imberbe, symbole du Soleil et de la Lune. Ultérieurement, les deux visages furent dotés d’une barbe. Ovide, quant à lui, prétend que si Janus possède deux visages, c’est parce qu’il règne sur la Terre comme sur les Cieux, toutefois Janus possède d’autres attributions. Il est ainsi le dieu gardien des portes et des fenêtres, toute porte ou fenêtre « regardant de deux côtés », s’ouvrant et se fermant. A l’occasion d’une déclaration de guerre, les Romains ouvraient les portes de son sanctuaire, pour indiquer que Janus était parti combattre. Lorsque la paix revenait, les portes étaient refermées, ce qui montrait que le dieu avait regagné son sanctuaire et veillait à nouveau sur la cité. Des pièces de monnaie furent frappées à l’effigie de ce Janus Bifrons (=Janus à Deux Visages).
3. Janus Quadrifons.
Mais des pièces de monnaie du 2ème siècle de l’ère chrétienne, représentent aussi Janus avec quatre visages : c’est Janus Quadrifons. Représenté de cette manière, Janus apparaît comme le dieu des quatre saisons et comme une divinité protectrice de l’année. De fait, ultérieurement, Janus devint le dieu du commencement de toute chose : le premier mois de l’année, le premier jour de chaque mois, le début de chaque heure, le début de la vie humaine. Aujourd’hui encore, notre année calendaire commence par le mois de janvier qui vient de Januarius et est donc un souvenir de Janus.
4. A savoir également.
4.1. Si, représenté avec quatre visages, Janus n’est pas sans rappeler le dieu hindou Brahma, Janus Bifrons, lui, est à rapprocher du dieu védique Agni, également représenté avec deux visages, du fait, notamment, qu’il préside à la création du monde, de même qu’à sa dissolution.
4.2. Le petit temple de Janus, fondé par Numa et qui se présentait plutôt comme un passage, se trouvait sur le Forum de Rome.
4.3. Janus tient une clé dans sa main droite. Un autre de ses attributs est la baguette du potier.
4.4. Certaines sources envisagent l’hypothèse d’un Janus qui ne serait, à l’origine, qu’une divinité spécifiquement romaine symbolisant la surveillance de la ville et les trafics sur le Tibre, en amont, comme en aval, et non un dieu cosmogonique.
4.5. Le culte de Janus est souvent associé à celui de Vesta.
4.6. Des devins romains qui se prétendaient descendants de Janus et nommés Janides, interprétaient l’avenir sur la base des peaux de victimes sacrificielles animales.
4.7. Le christianisme finit par interdire la fête de Janus en 567, par le canon 22 du Concile de Tours.
4.8. On retrouve, en démonologie chrétienne, un être nommé Bifrons qui, de toute évidence, tire son nom de Janus Bifrons.
Eric TIMMERMANS ©
Bruxelles, le 11 janvier 2011.
Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Dictionnaire historique de l’Egypte, Pierre Norma, Maxi-Poche Histoire, 2003 / Encyclopédie de la mythologie, Editions Sequoia, 1962 / Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1997.