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DURGÂ , LA VIERGE AUX FAUVES


 

  1. Durgâ l’Inaccessible

     

http://mythologica.fr/hindou/pic/durga.jpg

Surnommée l « Inaccessible » ou encore « Celle quil est difficile dapprocher », Durgâ est l’un des aspects de Devi, la Grande Déesse. Incarnation prédominante de lénergie première nommée Shakti, Durgâ est une manifestation de la Force Suprême et a la particularité de prendre nimporte quelle forme. Elle représente la totalité du pouvoir des dieux. Si Durgâ peut personnifier lAmour et la Tendresse, elle peut aussi être terrible.

 

2. L’éternelle fiancée de Shiva.

 

Durgâ est lune des formes redoutables et les plus célébrées de lépouse de Shiva, Parvatî. De fait, on assimile aussi Durgâ à un autre aspect terrible de l’épouse de Shiva, Kâlî, dont le culte, tout comme celui de Durgâ, est particulièrement observé au Bengale, ainsi que dans la moyenne vallée du Gange. A l’inverse, on dit également de Mahâkalî, l’un des noms qui sert à désigner Kâlî, qu’elle est l’un des aspects terrifiants de Durgâ. On rapproche aussi parfois Durgâ d’Annapurna (dont l’équivalent latin est, comme sa parenté linguistique indo-européenne l’indique clairement, la déesse Anna Perenna). Notons toutefois que le terme d’ « épouse » n’est pas absolument approprié pour Durgâ qui apparaît plus précisément comme l’ « éternelle fiancée » de Shiva. Il s’agit en effet d’une déesse vierge et guerrière, à l’instar de Diane et d’Artémis, par exemple. Ainsi nomme-t-on parfois Durgâ, Kanya Kumarî, la « Pucelle », dirions-nous, et plus précisément, la « Demoiselle Vierge » ou encore la « Jeune Vierge ». Kanya Kumari a d’ailleurs donné son nom à ce territoire de l’extrême-sud du sous-continent indien que nous nommons en français le « cap Comorin ». Résidant dans le grand temple de Suchindram, Kanya Kumari est qualifiée de Parashakti (=Energie Suprême), et cristallise les vertus infinies de la chasteté qui lui permet d’anéantir tout pouvoir maléfique. Durgâ est aussi parfois célébrée comme (future) épouse de Kalki (ou Kalkin), dixième et dernier avatar de Vishnu encore « à venir » et qui est souvent représenté sous l’aspect d’un dieu à tête de cheval. Une statue de ce dieu est d’ailleurs visible au musée Guimet, à Paris. Durgâ est aussi parfois nommée Maheshvari ou encore Paramêshvari.

 

3. Attributs et visualisation.

 

On décrit Durgâ vêtue dun sari rouge, dotée de dix bras et portant un certain nombre darmes redoutables :

 

1. Le disque de Vishnu. De fait, en tant que sœur de Vishnu, Durgâ porte le disque, de même que la conque (aussi attribuée à Vâyu, voir point 7).

2. La lance de Kumara.

3. Larc et la flèche de Surya.

4. La hache de Chandra.

5. La massue de Yama.

6. La hache dAgni.

7. La conque de Vâyu (ou de Vishnu).

8. Le trident de Shiva.

9. On la voit parfois représentée tenant dans ses deux autres mains un bouclier et une fleur, ou encore un lasso.

 

Durgâ est aussi toujours représentée en compagnie de fauves (tigres ou lions) ou ayant un fauve pour monture, ce qui n’est pas sans rappeler, par exemple, la déesse Cybèle. Dans sa suite, l’on trouve également Shâkinî, un démon féminin, un esprit végétal que l’on assimile parfois à une sorcière guerrière.

 

4. Le combat de Durgâ contre le démon-buffle Mahisasura.

 

Durgâ fut suscitée par les dieux pour combattre les démons qui assaillent les hommes. Ainsi, tua-t-elle le démon-buffle Mahisasura, après que ce dernier eut soumis des dieux mineurs à sa volonté. Voici lhistoire de sa victoire face au démon-buffle Mahisasura. Née de la colère de Shiva et de Vishnu, Durgâ partit en guerre contre les démons, porteuse des armes divines précédemment citées et chevauchant un fauve (tigre ou lion). Lorsquils laperçurent, les démons se ruèrent sur la déesse, mais Durgâ les extermina par centaines à l’aide de ses armes. Le grand démon-buffle Mahisasura sattaqua alors au fauve de Durgâ ce qui mit la déesse dans une grande fureur. Elle attrapa le démon avec son lasso, mais celui-ci se transforma en fauve pour séchapper. Ceci nempêcha guère Durgâ de lui trancher la tête. De ce corps mutilé apparut un homme armé que Durgâ transperça de son trident. Du corps sans vie de cet homme naquit un éléphant qui saisit le fauve de Durgâ avec sa trompe mais elle trancha la tête du pachyderme dun coup dépée. Le démon reprit alors sa forme de buffle et lança contre la déesse des montagnes entières que Durgâ repoussa sans effort avant de bondir sur le dos du démon et de le terrasser définitivement en le décapitant. C’est à la suite de ce combat épique que Durgâ a acquis son nom de Mahisasuramardini.

 

5. Les fêtes de Durgâ.

 

2.1. Chaque année, est célébré, en son honneur, le festival de Durgâ Puja.

 

2.2. Limage de la déesse préside aussi aux festivités plus ou moins orgiaques et carnavalesques de la fête de Dassarâ (ou Dasara). A l’occasion de cette fête de purification, on évoque les exploits de la Grande Déesse.

 

 

Eric TIMMERMANS

Bruxelles, le 18 mars 2010

 

Sources : Dictionnaire de lhindouisme, Jean Varenne, Editions du Rocher, 2002 / Les Cinq Livres de la Sagesse Pancatantra, Alain Porte, Editions Philippe Picquier / LInde mystique et légendaire, Louis Frederic, Editions du Rocher, 1994.

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