1. Les Ashvin dans la tradition védique.
Les Ashvin (ou Ashvinau, Ashvini Devas, Asvin) sont les « Jumeaux célestes », les « Chevaliers du Ciel ». Ils sont les fils du Soleil et d’une nymphe nommée Sanjnâ qui prit la forme d’une jument. C’est là qu’il faut trouver l’origine de leur nom dérivé du mot sanskrit ashva (=cheval).
Ainsi, il arriva que le Soleil Vivasvant cherchant son épouse Sanjnâ, trouva celle-ci dans une forêt où elle se livrait à des austérités. Sanjnâ se changea en jument, Vivasvant prit la forme d’un étalon et de leur union naquirent les Ashvin. Ceux-ci représentent, dans le ciel, les premiers rayons du Soleil, l’Aube.
Les Ashvin, qui peuvent être comparés aux Dioscures grecs, vont sur un char doré tiré par des chevaux et des oiseaux : « Les deux Asvin en effet sont issus de la même matrice et ainsi en est-il du combattant en char et de son cocher : ils sont de la même matrice puisqu’ils se tiennent tous les deux dans le même char. » (Varenne)
Les Ashvin sont beaux, vifs, agiles. On les considère comme les émissaires de l’Aurore. On leur attribue également des pouvoirs thérapeutiques merveilleux et une immense bienveillance pour les humains. Ce sont des divinités bienfaitrices.
Dans le Mahabharata, les Ashvin sont les géniteurs de Nakula et Sahadeva, les jumeaux des frères Pândava. Nakula et Sahadeva sont nés de l’union des Ashvin avec Madrî, la seconde épouse de Pându.
2. Les Ashvin dans les Veda.
Asvalayana Srautasutra 4.13 (extraits) :
« Voici l’incomparable Aurore
qui luit, la chérie, du haut du ciel :
je veux, ô Asvin, vous adresser magnifique louange,
à vous, les miraculeux fils de la lumière,
les indicateurs des trésors, les Dieux
à qui la pensée pieuse fait découvrir la richesse. »
« De cette obscurité franchie
nous avons atteint l’autre rive,
en servant les Dieux et leur adressant la louange ;
avec largesse, vers les premiers-nés riches en merveille,
vers les immortels Asvin
monte l’hymne d’invocation. »
« Les pouvoirs miraculeux par lesquels,
ô mâles, à l’enfant trouvé aveugle et boiteux
vous avez donné de voir et de marcher,
par lesquels vous avez délivré la caille que dévorait le loup,
avec ces secours, ô Asvin, venez à nous ! »
Eric TIMMERMANS©
Bruxelles, le 26 août 2010.
Sources : Les Cinq Livres de la Sagesse – Pancatantra, Alain Porte, Editions Philippe Picquier / Le Veda, Jean Varenne, Les Deux Océans, 2003 / L’Inde mystique et légendaire, Louis Frédéric, Editions du Rocher, 1994.