Bacchus enfant
Bacchus est la célèbre divinité romaine du Vin et de la Vigne, mais également de la Débauche et de la Licence. Il fut assimilé au Grec Dionysos, Bacchus étant d’ailleurs la forme latine du grec Bacchos, un autre nom de Dionysos.
Le christianisme, notamment par la voix de Pierre Le Loyer, le diabolisa et en fit même le chef du Sabbat sorcier. « A bien parler qu’était-ce autre chose des orgies de Bacchus que le sabbat des sorciers et sorcières ? Quand les bacchanales se célébraient en Grèce de trois ans en trois ans sur le mont Parnasse…on voyait des satyres assemblés en grandes bandes, et était remarquée leur parole bien intelligible et articulée, et oyait-on des cymbales : c’est proprement le sabbat et danse des sorcières et diables mêlés l’un parmi l’autre. Aussi ne suis-je non plus ignorant que d’autres… que Bacchus ne soit le dieu Sabazius lui-même. »
Et encore : « Bacchus n’était qu’un démon épouvantable et nuisant, ayant cornes en tête et javelot en main. C’était le maître guide-danse et dieu des sorciers et des sorcières ; c’est leur chevreau, c’est leur bouc cornu, c’est le prince des bouquins, satyres, silènes. Il apparaît toujours aux sorciers ou sorcières, dans leurs sabbats, bien qu’il montre un visage d’homme, les sorcières ont toujours confessé qu’il a le pied difforme, tantôt de corne solide comme celui du cheval, tantôt fendu comme celui du bœuf… » (Discours et histoire des spectres, Pierre Le Loyer, 1608).
Les fêtes données en l’honneur de Bacchus ou bacchanales, équivalent romain des dionysies grecques, firent, il est vrai, déjà scandale dans l’antiquité romaine et furent même réprimées dès l’an 186 avant l’ère chrétienne. De fait, les participants à ces fêtes se livraient à des orgies et à des désordres qui choquèrent la bonne société romaine, les bacchanales furent donc interdites en –186. Ces bacchanales étaient, à l’origine, célébrées, tous les trois ans, en Italie du sud, de même qu’à Rome, et plus précisément dans le bois sacré de Stimula à l’embouchure du Tibre et à Ostie. Le dionysisme reprendra cependant pied à Rome, mais sous une forme plus sage et ritualisée.
A Rome donc, le culte de Bacchus s’est confondu avec celui de Liber et fut associé à celui de sa sœur, Libera, à l’occasion des liberalia (17 mars, au printemps et à la période des vendanges).
Bacchus fut aussi associé au culte de Cérès lors des cerealia (12-19 avril). Dans l’Italie ancienne, ce Liber ou Liber Pater était un dieu de la Fertilité et de la Fécondité. Identifié à Bacchus-Dionysos, il devint le protecteur des vignerons, sa sœur Liberia étant, quant à elle, identifiée à Proserpine-Perséphone, de même qu’à Ariane, épouse de Dionysos. Certains rapprochent également Bacchus de Priape, voire de…Belzébuth. En effet, Bacchus a, comme nous l’avons vu, été considéré par les démonologues chrétiens comme le chef du Sabbat, instauré par Orphée, qu’il présidait, selon eux, sous le nom de Sabazios (ou Sabasius).
Bassin de Bacchus
Eric TIMMERMANS ©
Bruxelles, le 12 août 2010.
Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Dictionnaire du Diable, Roland Villeneuve, Omnibus, 1998 / Dictionnaire du diable, des démons et sorciers, Pierre Ripert, 2003 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1998.