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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 19:20

 

 

 

 

 

 

1. Les origines d’Arès, dieu de la Guerre.

 

Arès, une divinité vraisemblablement d’origine thrace, est le dieu de la Guerre de la tradition hellénique, du moins partage-t-il cette fonction avec la déesse Athéna. Si cette dernière incarne l’aspect calculateur, « cérébral », de la guerre, Arès en représente l’aspect brutal, « musculaire ». Son comportement est agressif et violent, il aime les batailles et les carnages. Fils de Zeus et d’Héra, Arès est le frère d’Héphaïstos et d’Hébé, de même que le frère jumeau d’Eris, la déesse de la Discorde, qui lui sert si bien à pousser les combattants au massacre et qui anime en eux la haine et le désir du meurtre. Parmi les suivantes d’Arès on trouve Enyo (personnification grecque de la guerre comparable à la Romaine Bellone), Agôn (=la Bataille, le Combat), Déimos (=la Terreur), Phobos (= la Crainte) ou encore les terribles Kérès. Peu sont ceux qui apprécient Arès, que ce soit parmi les mortels ou parmi les dieux, même Zeus ne l’aime guère. Le dieu de la Guerre ne trouve finalement grâce qu’aux yeux d’Hadès, le dieu des Enfers, auquel Arès envoie périodiquement tant de victimes des guerres !

 

2. Arès, un dieu brutal et souvent ridicule…

 

Quoique puissant et brutal, Arès se retrouve bien souvent, du fait de son manque d’intelligence et de finesse, dans des situations piteuses et ridicules. Sans doute le ridicule associé à ce dieu permettait-il aux Hellènes d’exorciser un peu de la crainte bien naturelle de la guerre. Ainsi, durant la guerre de Troie, voit-on Arès prendre le parti des Troyens qui, comme on le sait, seront finalement vaincus par les Grecs. Zeus avait interdit aux dieux de combattre eux-mêmes, mais Arès passa outre et finit par être blessé par Diomède qui avait, lui, bénéficié de l’aide d’Athéna. Et Arès s’enfuit piteusement vers l’Olympe en hurlant de douleur ! Un jour, sur la route de Delphes, Héraklès lui décocha une flèche dans la cuisse et les Aloades (Ephialtès et Otos, fils de Poséidon et d’Ephimédie) l’enfermèrent pendant treize mois dans un vase d’airain. Arès ne dut sa libération qu’à l’intervention d’Hermès, alors que les géants Aloades étaient criblés de flèches par Apollon et envoyés aux Enfers, où ils furent ligotés à une colonne d’airain, à l’aide de serpents.

 

3. La descendance d’Arès.

 

En s’unissant à des mortelles, Arès engendra un certain nombre d’enfants, parmi lesquels ont peut citer Cycnos, Diomède de Thrace, Lycaon ou encore Oenomaos. La plupart des enfants engendrés par Arès furent des êtres frustes et des brigands. Ainsi, le roi de Thrace, Diomède, avait-il pour habitude de faire dévorer par ses chevaux carnivores les étrangers qui lui rendaient visite. L’un des Douze Travaux d’Héraklès consista à capturer ces chevaux anthropohages, auquel il livra Diomède lui-même. Dans une autre histoire, il est dit qu’Alcippé, fille d’Arès et d’Aglauros, fut un jour agressée par l’un des fils monstrueux de Poséidon. Afin de protéger sa fille, Arès le tua. Poséidon exigea alors qu’Arès soit traduit pour meurtre devant un tribunal divin. Le procès se déroula sur le lieu même du crime, soit la « Colline d’Arès » plus connue sous le nom d’Aéropage. Le dieu de la Guerre fut bien évidemment acquitté, mais la colline de l’Aéropage continua ensuite à servir de cadre à tous les procès religieux qui se déroulèrent dans l’antique Athènes.

 

4. Aphrodite, le grand amour d’Arès.

Arès conçut un fol amour pour Aphrodite. Jaloux des nombreux amants de cette dernière, Arès provoqua même la mort d’Adonis qui était aimé de la déesse. Mais si Aphrodite aime à exciter la jalousie de son divin amant, l’inverse est également vrai. Ainsi, lorsqu’Aphrodite trouva Arès dans le lit d’Eôs, l’Aurore, elle en éprouva une vive jalousie et condamna la timide Eôs à des amours continuels avec de jeunes mortels. Mais l’histoire la plus célèbre des amours tumultueux d’Aphrodite et d’Arès est, sans conteste, celle qui vit la vengeance du mari trompé, Héphaïstos. Homère (Odyssée, VIII) rapporte, en effet, qu’alors que la déesse trompait Héphaïstos avec Arès, les amants furent dénoncés par Hélios qui veillait dans les cieux : « Démodocos alors préluda, puis se mit à bellement chanter. Il disait les amours d’Arès et de son Aphrodite au diadème, leur premier rendez-vous secret chez Hephaestos et tous les dons d’Arès, et la couche souillée du seigneur Hephaestos, et le Soleil allant raconter au mari qu’il les avait trouvés en pleine œuvre d’amour. Hephaestos accueillit sans plaisir la nouvelle ; mais, courant à sa forge, il roulait la vengeance au gouffre de son cœur. » Héphaïstos réalisa alors un piège pour faire prisonniers Aphrodite et Arès, et les ridiculiser aux yeux de l’Olympe. Après avoir exhibé les amants en piteuse situation, Héphaïstos, dont les dieux se gaussèrent plus encore que des amants surpris, accepta de les libérer, suite à une intervention de Poséidon : « Il dit et mit sa force à lever le filet. Le couple délivré de ces chaînes pesantes, prenait son vol, lui vers la Thrace, elle vers Chypre. » De cette union naquit toutefois Harmonie, qui devait devenir l’épouse de Cadmos, roi de Troie. Naquirent également de ces amours, les Amazones et Eros, qui n’est pas sans rappeler le dieu hindou Kâma.

 

5. Visualisation.

 

Arès est d’une stature imposante, sa voix est comparable au tonnerre, mais il est également le plus rapide de tous les dieux. Au début de l’époque hellénique (6e siècle avant l’ère chrétienne), on le représentait notamment sur des vases, sous les traits d’un guerrier barbu d’âge mûr, portant un bouclier et un casque. On le voit souvent accompagné d’autres dieux. Ce n’est qu’ultérieurement qu’il sera représenté sous des traits plus jeunes et moins guerriers. Parmi ses attributs on compte la lance, l’épée, le vautour et le chien.

 

 

Eric TIMMERMANS.©

Bruxelles, le 30 novembre 2010.

 

 

Sources : Dictionnaire de la mythologie grecque et latine, Odile Gandon, Livre de Poche Jeunesse, 2000 / Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965 / Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962 / Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1998 / L’Odyssée, Homère, traduction de Victor Bérard, Livre de Poche, 1984.

 

 

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